Saint Antoine le Grand, saint protecteur universel

By | 6 juin 2019

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Saint Antoine le Grand, dit aussi Saint Antoine du Désert, Saint Antoine l’Égyptien ou Saint Antoine l’Ermite, serait décédé le 17 janvier 356.

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Approximativement vers 1070-1074, la dépouille d’Antoine est amenée à la Motte aux Bois devenue Saint-Antoine en Viennois puis Saint-Antoine-l’Abbaye.

Dès lors, un pèlerinage s’instaure à la Motte-aux-Bois et le saint se vit attribué des symboles. Il y eut d’abord le Tau considéré comme une béquille mais aussi comme la lettre de la « connaissance » au même titre que l’Oméga, car la vie spirituelle d’Antoine l’avait conduit fort avant dans la compréhension du divin. On lui attribua donc ce signe de savoir.

Suivirent la clochette et le livre symboles de la diffusion de la Foi, le chapelet vu à la fois comme un hommage à l’instar d’une couronne de fleurs mais du fait que les grains roulent sous les doigts, c’est l’évocation d’une sorte de force, d’une énergie, en même temps qu’on rappelle le pouvoir de la Parole sans cesse répétée, parole qui nous relie les uns avec les autres.

Puis vient le porc, nourriture terrestre indispensable à l’homme mais aussi symbole des sentiments surmontés et domptés.

Bien plus tard, au XIVe siècle, des flammes furent représentées sous les pieds du saint : elles rappelaient les brûlantes douleurs du Feu de Saint Antoine dit Mal des Ardents, qu’on appelle maintenant ergotisme.

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Sancthus anthonius, peinture  sur bois de Schongauer vers 1450.       

On remarque le rôle prééminent d’Antoine guérisseur du mal des ardents ou du feu de saint  Antoine.                                                                                               

                                                                          

         

La popularité du saint fut immense et se généralisa par toute l’Europe au point que saint Antoine, est, de loin, le saint qui bénéficia d’un maximum de représentations : peintures, sculptures, vitraux, œuvres musicales, fresques, bas-reliefs, etc.

Peu à peu, il devint celui qu’on n’invoquait non seulement pour le feu sacré mais aussi pour tout ce qui brûle ou démange : la peste, la gangrène, la syphilis, la gale et toutes les maladies de peau : varices, furoncles, zona, scorbut, érysipèle plus les maladies éruptives : rougeole, varicelle, etc.

Ensuite, l’on mit tous les pourceaux sous sa protection puisqu’un pourceau l’accompagne dans sa représentation et cette protection s’étendit à tout le bétail des fermes, les équidés tout particulièrement. Il suffisait de clouer dans les étables et les écuries une image du saint.

Le bétail étant protégé, les laboureurs et les fermiers se mirent aussi sous la protection de l’ermite et par extension, on attribua au pain de saint Antoine, pain béni la nuit de Noël et remis au chef de famille, le pouvoir de protéger la maisonnée et aussi celui de protéger les semences de la pourriture, si l’on avait pris la précaution d’en émietter un peu dans les grains à semer. En Corse ce pain béni était réputé guérir les maux de gorge.

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Saint Antoine, protecteur des animaux de la ferme 

Bien entendu, partant de l’idée d’un Antoine accompagné d’un porc et protégeant le bétail, tous ceux qui travaillaient le cuir (cordonniers exceptés, fidèles à saint Crépin) se sont mis sous la protection du saint : gantiers, tanneurs, relieurs, tondeurs de laine, bourreliers, équarrisseurs, selliers, corroyeurs, ainsi que tous ceux faisant commerce de viande : bouchers, charcutiers, traiteurs, rôtisseurs. Par ailleurs les truffiers en firent autant puisqu’ils utilisent un porc pour chercher les truffes.

Puis les vanniers se mirent à leur tour sous la protection d’Antoine, arguant que celui-ci avait demandé à ses disciples de vivre de leur travail et donc de tisser les palmes qu’ils avaient à leur disposition pour confectionner nattes, paniers, manteaux, et, puisqu’il y avait le tissage, les tisserands en firent autant. Les arquebusiers et les archers emboitèrent le pas car, d’une part, le feu d’une arquebuse pouvait s’apparenter au feu douloureux de saint Antoine et, d’autre part, la peste, maladie redoutée, se symbolisait depuis toujours par une volée de flèches et l’on en déduisait que saint Antoine, puisqu’il guérissait le feu sacré, pouvait également être invoqué pour guérir la peste tout comme Saint Roch.

Il y eut même les confiseurs qui se targuèrent de sa protection pour une raison qui nous échappe, peut-être parce qu’Antoine se nourrissait de dattes facilement confites par le soleil. De leur côté les apothicaires se réclamèrent du saint estimant que tout comme lui, ils étaient à même de guérir les malades. Par ailleurs les fondeurs et les sonneurs de cloches outre les fabricants de patenôtres furent d’office ses protégés puisqu’une sonnette et un chapelet figurent dans les symboles accompagnant le saint. Bien entendu Antoine était censé protéger les maisons contre les incendies et il devait aussi éviter la mort subite à ceux qui le lui demandaient : ce genre de mort était terriblement redouté au Moyen Âge, car elle empêchait toute repentance et alors le feu de l’Enfer pouvait s’ensuivre.

Enfin, parce que saint Antoine avait su se faire aider par deux lions pour creuser la tombe de saint Paul l’Ermite, les montreurs de bêtes, les dompteurs, n’ont pas manqué de se mettre sous sa protection ainsi que les fossoyeurs et les « croque-morts ».

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Saint Antoine, patron des charcutiers…

En outre, comme il était un solitaire, de nombreux ermites et des confréries de charitables se réclamèrent de lui : à Saint-Antoine en Viennois il y eut la confrérie de messieurs de Saint Antoine, confrérie de laïques charitables qui s’est étendue ici et là, en Belgique, Luxembourg, Hainaut (où il y avait l’Ordre Chevaleresque de Saint-Antoine) et encore en Corse, à Calvi et en Allemagne.

Saint Antoine d’Égypte est manifestement en tête des saints protecteurs. Il est donc bien regrettable que sa fête ne soit plus mentionnée le 17 janvier sur les calendriers et que seuls demeurent d’autres saint Antoine certainement méritants mais pratiquement inconnus, sauf saint Antoine de Padoue dont chacun sait qu’il nous aide à retrouver les clés égarées.

Pour terminer cette énumération non exhaustive, il convient de préciser que notre Antoine le Grand est aussi le patron de la Légion Étrangère. Et en milieu militaire, ces traditions continuent d’être respectées, n’en déplaise à certains.

Gisèle Bricault, historienne membre de l’Association Française des Amis des Antonins (AFAA)

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